Sex Intentions



Film 01


Nous avons créé ces pages, pour nous amuser comme une autre modalité à nos jeux. Et puis en pratique, l'exercice ne s'avère pas si aisé qu'on le pensait. Dire sans trop en dire, raconter sans dévoiler, écrire tout en gardant la distance nécessaire pour ne pas tomber dans l’excès d’étalage d’une intimité vécue dans le secret de notre alcôve. Je trouve l’exercice difficile. Comme un positionnement que je n’aurais pas encore trouvé pour parler de nous, d'une façon distanciée.

 

Comment parler de l’intime sans parler de soi ? Comment aborder ce thème sans dire un « je » qui en dirait d’un seul coup, trop ? Ou comment exposer sa façon de voir les choses sans avoir l'air de juger ceux qui font différemment ? Autant de questions qui rendent l’exercice acrobatique (le texte, pas le sexe, qui l’est aussi parfois ou souvent, c’est selon…) et finalement rare (le texte, pas le sexe…).

 

Vendredi soir, un rien espiègle, la semaine de boulot tenant à distance ce blues de la non-venue de mon Amoureux pour le week-end, j'ai proposé un défi à Phin (mon Amoureux, pour ceux ou celles qui ne suivent pas !). Une série de photos à commenter chacun, en écho, sans se mettre d’accord sur le contenu, excepté la ligne éditoriale, à savoir prendre l’image comme support et non faire un exposé dithyrambique sur une femme sublime. Exercice pour le moins propre à déchaîner le Taz que je maîtrise désormais, mais jusqu’à quel point, nul ne le sait... Mieux valant prévenir que guérir...

 

Sur le coup d’un blues maîtrisé, je trouvais l'exercice rigolo, propre à nous occuper en parallèle et qu’on mettrait en ligne samedi ou dimanche. Et puis plus le week-end avançait, plus nous étions happés par les fluctuations du moral franchement down ou à peine down (point de up sans lui...), selon les moments de la journée. Et résultat, rien n’est venu et le week-end s’est terminé sans que nous ayons rempli le contrat…


Pourtant, samedi soir nous avons eu l’âme plus légère mais ce n’est point en mots que cela s’est traduit.  Pourtant, si on y regarde bien, cette soirée de samedi était tout pile dans le thème imposé par le défi ! Sûrement avons-nous eu mieux à faire que quelques phrases bien senties. Même si notre soirée n’en était pas exempte. Mais parfois mieux vaut expérimenter que soliloquer.

 

Bien, je tergiverse et ne rentre pas dans le vif du sujet… Il est temps que je me jette à l’eau !

 

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Je trouve cette série de photos sublime. Outre le fait que la jeune fille soit à mon goût, je trouve que la femme a le don de véhiculer l’érotisme bien plus que les photos masculines. Question de codes sûrement. Et par codes, il faut ici comprendre : tous les artifices dont peut user la femme pour séduire. Tous ces à-côtés que certains pourraient juger « superficiels » et qui pourtant donnent le « la » d’un jeu coquin consenti. 

 

Les codes présents ici : le coiffé décoiffé, les boucles qui chatouillent la nuque, la mèche qui habille le visage, le maquillage appuyé, les gros bracelets et les larges boucles d’oreilles, l’absence de soutien gorge et les seins (superbes, il faut bien le dire) moulés dans un haut transparent qui habille seins, taille, hanches, haut des fesses (puisque Erica est une demoiselle fessue, on imagine aisément que cette pelure n’en recouvre pas la totalité, ce qui appuie la rondeur des fesses et donc rend zinzin ou attise l'oeil et l'animal juste derrière pour les messieurs un peu voyeurs), le string noir très échancré sous un haut clair, qui rend l’endroit outrancier, la taille de la toison, le mordoré de la peau et les très hauts talons et j’oubliais, honte sur moi, le piercing au nombril. Ggggrrrr ! et re-ggggrrrrr, je me permets ce grognement tazounesque dans la mesure où la nature m’a pourvue d’un putain de nombril non pierçable (merci papa, merci maman !)…

 

Ces codes parlent aux hommes. Evidemment mais cela est facile, han han ! Ici, par exemple, rien que les seins seraient suffisants, han han (re-ggrrrr).

 

Pourquoi ne nous parleraient-ils pas, à nous, les femmes ? Pourquoi se fermer devant la vue de telles images ? Longtemps je me suis fermée à la vue de telles images. Mon adolescence ingrate y était pour beaucoup. Ces charmes que j'enviais aux autres et dont je me croyais dépourvue me faisaient tant envier ces femmes que je me sentais inférieur à elles... Depuis que je m'apaise, j'arrive à reconnaître la beauté ! A reconnaître le jeu possible ! Même si parfois selon l'humeur ça va être propre à réveiller la vieille fibre dénigrante de moi-même et créer des tensions internes... Pourtant il est certain que tout corps peut être mis en valeur par ces codes… Et jouer de la féminité peut aider à l’apprécier, à l’accepter et à l’aimer…  

 

Je trouve le résultat sexy et attirant  ! J'espère que personne n'oserait dire que cette demoiseille ainsi parée n'est pas jolie, ou ce serait assurément, pour moi, taxé de mauvaise foi !

 

Je déplore ces gens qui refusent de reconnaître qu'il peut y avoir du trouble provoqué par un tel "look" , comme je déplore ces remarques dictées par ce qu'on appelle « la bonne morale ». Je déplore la morale pour les barrières qu’elle impose et qui n’ont pas de raison d’être. J'ai longtemps été sa victime. Bornant mes perspectives par peur. Peur de quoi ? Je ne le sais pas moi-même... Des craintes léguées en héritage d'une éducation faite par une prude ne sont pas sans créer de lourds dégâts. Pourtant, désormais, je l'avoue le superficiel a son importance et je n'ai pas avoir honte d'en user. Tous les sens  n'ont-ils pas leur place dans les jeux de l’amour ? Et l’œil plus que tout autre. L’œil aiguise et affûte le désir autant que le toucher, le goût ou l'odorat.  L'oeil doit être flatté. Jouer ET surprendre.

 

Pour moi, désormais, la morale n’existe plus… Il n’y a que des limites à déplacer au fil de l'histoire du couple. Dans l’intimité, à partir du moment où les deux sont d’accord alors point de limites. Limiter c’est fermer. Or la sexualité doit être un terrain ouvert, sans bornes pour pouvoir s’y amuser et s’y épanouir pleinement. Je déplore la culture judéo-chrétienne qui entoure la sensualité d’une aura tellement péjorative, de chose malsaine largement condamnable et qu’elle ferme a priori la chose à tout homme et toute femme. 

 

Si l’homme est un animal pensant, il ne peut nier cet instinct et donc plutôt que de vivre en culpabilisant d’être ce qu’il est, la vie étant courte, mieux vaut en jouir ! Et puis n’est-ce pas le message de Nietzsche, de MichOnf (pour les intimes, pour les autres disons Michel Onfray, dans le texte !) et plus littérairement parlant, mon cher Stendhal… Et par voie de conséquence, cette vision des choses que nous partageons, pour notre plus grand plaisir, Phin et moi…

 

Et j’aime la multitude de codes pour autant de modalités de jeux qu’ils permettent pour épicer l’intimité. Soft ou too much selon l’humeur, ils permettent d’indiquer, subtilement ou pas, la corde sensible qui nous touche dans l’instant. Il est clair que lorsque j’endosse mon pyjama en pilou et mes chaussons cela transmet un message à mon Amoureux qui n’est pas porteur de la même intention qu’un string méchamment échancré, un haut résille et des talons aiguilles !… Non, mais faut pas être bête non plus ! Et pourquoi, un message sous-entendu serait-il plus « choquant » qu’un autre ? Pourquoi faudrait-il privilégier un message plutôt qu’un autre ? Pourquoi n'offrir à son oeil que le pyjama en pilou ? Cataloguer, c’est réduire… Et réduire, c’est limiter le terrain de jeux… Et limiter a priori, c’est dommage voire dommageable…

 

Je suis une folle de fringues, une folle de tenues vestimentaires et il n’y a aucun style que je ne m’interdis. J’aime tout. De la tenue hippie, à la tenue chic. Du jean basket au tailleur escarpins, de la robe du soir, au tailleur pantalon. J’aime tout au-dessus. Comme j’aime tout en-dessous…

 

La lingerie est une chose merveilleuse. Avec ou sans. Un ensemble affriolant, un body, un shorty, un string, une culotte, un soutien-gorge, une guêpière, un corset, un porte-jarretelles, une combinette… Le haut, le bas, les deux, rien… Autant d’atours pour autant d’intention… Elle permet tant de possibilités et tant de messages pour la personne qu’on aime. Comme un écrin dans lequel on s’offre. Pour moi, la lingerie est un bijou. Et j’aime les beaux bijoux autant que les fantaisies.


Un peu comme en cuisine : pour attiser la gourmandise, il faut réveiller les papilles. Si vous cuisinez en mettant trop peu de sel, en évitant les aromates, les sauces, les herbes ou les épices, y'a de fortes chances que vous endormiez vos papilles et que l'ennui s'invite à votre table. Et bien, pour moi, les codes sensuels et la séduction s'utilisent de la même façon : pour se régaler ! Hors de question de manger pour manger, si ça ne doit pas être à mon goût, je préfère ne pas manger ! Et bien pour le sexe, il en va de même. Je découvre depuis plus d'un an, depuis Lui, les bienfaits de la gourmandise, des préparatifs, de l'attente, de l'appétit, du régal et du plaisir.  Et je reste persuadée que les deux vont de paire. Si on se régale à table, on a de fortes chances de s'éclater au lit.
 


Et j’aime m’offrir à mon Amoureux, enrubannée d’atours et lui signifier par le choix de l’ensemble l’intention du moment. J’adore qu’il débarque le vendredi soir et le surprendre. Comme un consentement constant visible à la dentelle portée. Tantôt chic, tantôt hot, tantôt douce, tantôt trash et cela donne le « la » de l’attente. Une intention de départ pour un cadeau de soi.

 

En matière de codes, il n’y a pas que les fringues… Il y a aussi nos attitudes, nos regards, nos jeux. Et il est des codes, à la limite du sexy ou du porno qui attisent l’œil et nous rendent fougueux. Pourquoi donc s’en priver ? Une main posée sur son sein tandis que notre œil transperce celui de l’autre, un bout de langue montrée, une posture indécente… Tout est jeu… Tout est message… Tout est intention… Tout est cadeau.

 

Et être adepte de sex-toys, de films porno parfois ou de codes qui sont autant de clins d’œil, de consentements que l’on offre, nous permet de tout lâcher pour être.

 

Et je n’existe jamais tant que dans ces moments-là.

 

Et lorsque nos bêtes repues, nous nous installons devant la télé, sous un plaid bien chaud pour regarder quelques épisodes de Grey’s, lovés l’un contre l’autre, la tendresse est totale.

 

L’un n’empêchant jamais l’autre, l’un nourrissant l’autre.

 

Il est donné à l’homme peu de terrains de véritable liberté. Lorsqu’on a trouvé la personne avec laquelle partager nos jeux, son Autre, celui qui ne juge pas, celui qui nous permet d’être, d’exister et de nous réaliser pleinement sur ce plan-là autant que tous les autres (évidemment...), la liberté devient réelle, magique. Et le voyage des plus magnifiques.

 

Je ne cesserai jamais de dire mes intentions comme je ne cesserai jamais de l’attendre et de lui soumettre mes envies ou mes consentements.

 

Parce que je l'ai trouvé. Parce que je ne l'espérais plus. Parce que je l’aime. Et qu'il n'y a pas qu'en le prononçant que je l’exprime…

 

Et le plus merveilleux dans les jeux et les codes, c’est que pour quelques minutes, un samedi soir, ils nous ont fait oublier l’espace et le temps, la distance et la connasse de neige qui nous a éloignés !

 

Barbey d’Aurevilly a dit « La séduction suprême n’est pas d’exprimer ses sentiments. C’est de les faire soupçonner ».

 

Alors usons et abusons !

 

Eclatons-nous !

 

 

 
Tazounette

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